Ainsi donc.
Il ne fait pas bon être sioniste par les temps qui courent, la bave aux lèvres, sur les terres en friche qui ont vu naître le premier maire de notre Ville Lumière à avoir pris le risque de consacrer une esplanade au père fondateur de l’État juif.
Et comme.
La stabilité du Moyen-Orient dépend de l’avènement de la paix israélo-palestinienne.
Sauf que.
La paix entre Israël et les Arabes de Gaza ou de Cisjordanie est elle-même conditionnée par la façon dont les pays arabo-musulmans envisagent l’existence d’un État juif dans ce qu’ils n’ont jamais cessé de considérer comme un pré carré de l’Oumma.
Pour simplifier.
La paix au Proche-Orient attend le feu vert de la Ligue arabe.
D’où il ressort que.
Nous n’avons pas d’autre choix que celui de poursuivre dans la voie de la diplomatie sous les formes les plus innovantes, les plus courageuses et, contre toute consécution empirique, les plus nobles telles que, par exemple, ces rencontres intellectuelles secrètes comme il en existait dans les salons du XVIIIe, lesquels trésors d’appétence et d’émulation ne peuvent qu’enrichir leurs protagonistes, au plan conscientiel et puis, espérons-le, subconscientiel du terme, avec la force d’engendrement que cela comporte, de part et d’autre.
Gageons que.
Le monde arabe saura trouver le chemin de la paix, sachant que celui-ci procède du principe d’intersubjectivité.
En ce que.
L’antisionisme se nourrit de son malentendu sur le concept du sionisme.
Je m’explique.
Ça commence avec «BHL est un sioniste», et aussitôt, on est passé à «BHL n’est qu’un sale sioniste», sauf que, sous le faux air des abusés, on s’est syllogistiquement empêtré dans «BHL n’est qu’un sioniste».
Je continue.
Le sioniste est prétendument exclusif, et donc, excluant partant que, son sujet n’étant que ce qu’il est, il le serait forcément aux dépens de ce qu’il n’est pas.
Peu importe que.
La Bible plaide en faveur de l’Israël universaliste eu égard au respect que ce dernier saura vouer aux nations dont son Dieu unique est, par nécessité, ce Dieu de tous qui va jusqu’à ordonner à ses prophètes de jouer de l’instrument du salut, un salut qui, de toute évidence, sera universel ou ne sera pas, dussent les ennemis d’Israël en profiter dans le cadre d’un jugement prononcé à l’encontre d’un Peuple pour lequel il ne fait pas toujours bon être élu.
Cela étant.
Être sioniste et pro-palestinien… savoir la paix à la Klugman, ce n’est pas tout à fait être un sioniste pro-palestinien dans la veine onfrayesque dès lors que l’ablation de la conjonction de coordination traduit là un refus de voir se juxtaposer deux peuples dont l’un, est-il si difficile de le dire, serait — roulement de cymbale : juif — coup de gong — où il y aurait comme une impuissance fondamentale à accepter la réalité d’une histoire originale, irréductible, indivisible malgré tous les efforts conjugués pour en arracher l’intégralité des pages manuscrites ou imprimées dans toutes les langues bonnes ou mauvaises, car la question de l’antériorité territoriale n’a de valeur que celle d’affirmer une existence dont nous ferions mieux de nous interroger sur ce qui peut bien motiver ses dénégateurs plutôt que d’infantiliser leur j’étais-là-avant-toi-non-c’est-moi, une existence qui, entre nous soit dit, vaut bien la trajectoire historique ayant conduit le royaume exilé d’un tout petit peuple transrhénan à prémunir le monde d’une Charte universelle des droits de l’homme.
Et non.
Une confédération fondée sur l’autogestion communale ne rendrait pas justice au phénomène historial d’un tout grand peuple dont les Destins, qu’il ne cessera jamais de forcer, auraient prévu pour lui une bonne guerre des Gaules miniature.
Par ailleurs.
La capacité d’un État arabe à durer dans le voisinage d’un État juif induirait les facultés du dèmos en ébullition à incorporer l’autre absolu dans son rayon de viabilité, ce qui aurait pour conséquence inévitable de lui faire entrevoir la possibilité d’une image de l’Autre impressionnée en son sein.
Je dirais que.
Le multiculturalisme auquel nous aspirons tous n’a d’existence conceptuelle que prenant appui sur le culte autour duquel s’est développé une culture digne de ce nom, parfois, souvent, presque toujours en réaction contre ce dernier, or il faut bien avoir quelque chose contre quoi réagir, et une chose n’a d’existence que pour ce qu’elle a su ne point prendre la place d’une autre.
Entre nous.
Je suis juif.
Mais.
Pas que.
Car en effet.
Je suis frère de Clovis et d’Angela Davis au même titre que je le suis de David.
Aussi vrai que.
Ma mère est d’ascendance judéenne et mon père d’ascendance ibérique.
Appelez-moi, si vous voulez.
Le sioniste.
Au sens où.
Le sionisme n’implique pas la réfutation d’un État palestinien, à l’inverse du palestinisme qui, lui, ne se conçoit que sur les cendres de l’État juif.
C’est pourquoi.
Adhérer au sionisme est ce qui pourrait arriver de mieux à tous ceux qui se proclament les défenseurs d’une cause palestinienne dont le seul et unique obstacle qui se mette en travers de leur désir de reconnaissance légitime demeure dans le fait qu’ils aient l’antisionisme chevillé aux crocs.
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Par : Asermourt
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